De Valle Fértil à Barréal
La route des Andes (2)
Parc provincial de l'Aconcagua
Accueil
  
Non, ce n'est pas encore l'Aconcagua...
Nous passons Penitentes, une dizaine de bâtiments – hôtels fermés en cette saison mais un a l'air ouvert –, et 6 km et quelques tunnels et pare-avalanches plus loin arrivons à Puente del Inca.
 
Nous allons réserver une chambre à l'hosteria Puente del Inca  (300 pesos, soit une cinquantaine d'euros). Passé la porte, il fait noir comme dans un four et il n'y a personne à l'accueil, sinistre. J'appelle, « hola! », une jeune femme finit par arriver, l'air plus que morne. Le Routard trouvait l'accueil rustique moi je dirais qu'il est brut de décoffrage. Sans un sourire elle nous écoute lui demander une chambre matrimoniale. Elle n'en a pas, juste des lits superposés. OK. On demande à voir la chambre en question, sans un mot elle prend une clé, ouvre la première porte dans le couloir et repart sans même allumer la lumière. Six lits, une fenêtre minuscule et une atmosphère de tombeau. Nous n'arrivons pas à trouver l'interrupteur de la salle de bains et ne distinguons absolument rien à l'intérieur.
 
Retour à l'accueil. S'il arrive d'autres clients, sera-t-il possible que nous ne soyons que deux dans la chambre, puisque l'hôtel est vide? Non, elle les mettra avec nous. Bon, ça suffit comme ça, nous retournerons sur Penitentes, à l'hôtel que nous avons vu ouvert.
 
Mais auparavant nous allons faire la balade d'une heure dont parle le Routard dans le parc de l'Aconcagua. Et nous sommes aussi curieux de voir ce qu'est ce long ruban scintillant qui serpente à quelques kilomètres de là... Surprise, et de taille!! Ce sont des voitures, il y en a des centaines d'après ce qu'on peut voir. Je demande à un homme en uniforme de quoi il s'agit, il me dit que c'est la douane!! Les Chiliens ont un pont prolongé et sont venus le passer à Mendoza. Nous n'en croyons pas nos yeux...
Au poste de douane les voitures sont garées par dizaines en rangs serrés sur toute l'esplanade. Nous remontons la file en direction du parc, les virages s'enchaînent, les kilomètres aussi, nous voilà à l'entrée et au-delà, à perte de vue, des voitures, toujours, toujours, peut-être un millier depuis la douane!!
 
Nous ne faisons qu'un passage éclair au parc qui ferme à 18 heures, or il est 17 h 30. En repartant, nous pensons que tous ces gens vont passer la nuit dans leur voiture et sommes dubitatifs sur l'intention réelle des douaniers argentins envers leurs « ennemis » chiliens...
 
A Penitentes, à l'hôtel Ayelen, changement radical! A l'intérieur, tout est très beau, bois et verre, grandes baies vitrées sur les sommets, plantes vertes, c'est immense, haut de plafond, le jeune Londonien de l'accueil est on ne peut plus aimable. Il a des chambres, bien sûr, puisque là aussi l'hôtel est vide ou presque si l'on excepte un couple de Français. Il nous en montre une, grande, avec un lit matrimonial et deux lits simples. Il y a même la télévision (mais on ne la regarde jamais) et la salle de bains a l'air neuve, pour le même prix qu'à Puente del Inca, 300 pesos. On a même en prime la vue sur l'Aconcagua!! Le jeune homme de l'accueil a repris l'hôtel il y a dix mois et est en train de le retaper entièrement.  Le soir, Steve allume un grand feu dans la cheminée. Repas pris avec les deux Français: des raviolis délicieux pour moi, du risotto plus que moyen pour Alain (110 pesos), servi par un Argentin, lui aussi extrêmement aimable.
De nombreux camions argentins et chiliens empruntent cette route, bitumée jusqu'au Pacifique.
La route des Andes est extraordinaire, et je repense au Routard qui disait « si vous ratez cette occasion facile et unique de découvrir le cœur des Andes, on ne vous parle plus » ;-)
On entre là dans une autre dimension. Quebrada del Camino, quebrada Seca... Sur les pentes abruptes, quelquefois lisses comme la main ou hérissées de cônes anthracite, le jaune du soufre, le vert du cuivre, tous les tons chauds du fer, de l'orange jusqu'au pourpre. Les traînées colorées dégringolent des sommets ou s'y accrochent.
La très belle vallée d'Uspallata...
Uspallata. Nous prenons de l'essence à YPF (la compagnie nationale, en général moins chère qu'ailleurs) et y achetons quelques petits croissants, qui sont toujours délicieux. Nous l'avons appris l'an passé, à Tilcara, au Cerro Chico, de Nourredine à qui l'on demandait si ses croissants étaient faits maison. En fait, il ne se fournissait qu'à YPF, et les faisait venir congelés de Buenos Aires! Il y en a de deux sortes: couverts de sucre ou non. A notre goût, les sans sucre sont meilleurs.
Ici, une bande jaune sable qui nous a intrigués coupe le paysage en deux parties égales...
Jeudi 1er novembre
 
Le petit déjeuner est lui aussi parfait, cette fois nous sommes à une table face aux volcans enneigés de la cordillère de la Totora, dominés par le Mercedario qui culmine à 6770 m, avec sur notre gauche, à l'horizon, le cône blanc de l'Aconcagua, que j'ai toujours rêvé de voir. Nous discutons un peu avec les propriétaires qui nous recommandent de ne pas prendre d'essence à Barréal – un des pompistes trafique l'essence en ajoutant notamment de l'eau, l'autre, sans enseigne, est très cher – mais de faire le plein à Uspallata, à 120 km. Puis ils nous font la bise pour nous dire au revoir. Ça aura été le second meilleur repas en trois ans en Argentine, et certainement le meilleur hébergement. Et que dire de l'accueil !! 
 
A la sortie de Barréal la route est toujours aussi belle, une longue barre montagneuse torturée et colorée s'étire sur des kilomètres.
La route des Andes (1)
De Barréal à Puente del Inca
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                              Buenos Aires - Valparaiso
Des Chutes d'Iguazu au cœur des Andes, de la côte chilienne à l'Atacama