De San Agustín de Valle Fértil à Barréal
                 en passant par San Juan
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La route est magnifique, déserte et bitumée, et nous avalons les kilomètres pour pouvoir profiter de la posada de Los Patos réservée pour nous par Alain.
La lumière est très belle car l'après-midi touche à sa fin – on aura perdu deux heures et demie et fait plus de 100 km à tourner et retourner. Avant Calingasta, l'orange des roches ferrugineuses succède au bronze des roches volcaniques.
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Ischigualasto
La route des Andes (1)
De Barréal à Puente del Inca
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Mercredi 31
 
Aujourd'hui, longue journée de conduite si on en croit Google Maps, qui donne près de dix heures pour aller de San Agustín de Valle Fértil à Barréal, ce qui nous semble impossible car apparemment surestimé! Mais on verra bien...
 
La route, encore une fois, nous plaît beaucoup, elle est déserte, et bien que passant dans la plaine, elle est bordée sur l'horizon Est par les montagnes. Comme très souvent dans la région, c'est une succession de creux et de bosses, les fameux « badenes ». Etant donné la longueur présumée du trajet, on a pris de bonnes résolutions et on oublie les photos, au moins pour ce matin.
 
Une soixantaine de kilomètres avant San Juan on a droit à un contrôle sanitaire: trois gouttes de désinfectant sur le pare-brise et 3,25 pesos pour le payer... Aux abords de la ville, où l'on arrive en deux heures trente (Google Maps donnait quatre heures!), et au moment même où je m'étonnais qu'on ne voie jamais de camions sur ces routes, il en tombe du ciel par dizaines! On ne le sait pas encore, mais commence alors une loooongue galère...
 
Le plan qu'on avait préparé ne sert à rien, encore une fois les rues sont mal ou pas indiquées, rien ne correspond. On se perd donc dans San Juan, fidèles à notre habitude en traversant une ville, lorsqu'on n'a ni plan ni GPS. Et on tourne..., on tourne... Alain va demander ici ou là la route de « Bachéal » (Barréal), en fait la Ruta 12, et avec le débit de mitraillette de beaucoup d'Argentins et l'accent de San Juan ce n'est pas facile... D'autant que chacun donne son avis, et ce n'est pas souvent le même que celui du ou des voisins.
 
Quelqu'un nous envoie finalement vers le nord, il faut passer Albardón, à une dizaine de kilomètres, et poursuivre sur la Ruta 40. Au bout de 20 à 25 kilomètres, un doute s’insinue. On roule plein nord alors que Barréal est plein ouest... On finit par se dire qu'on n'est certainement pas dans la bonne direction, et on fait demi-tour. Retour à la case départ. C'est infernal!
 
Nous voici enfin, immensément soulagés, sur la « Chouta docé » (la Ruta 12) bordée par de longs alignements de peupliers dont les racines débordent allègrement sur la petite route. Et puis tout d'un coup... nous venons butter à angle droit contre un champ longé par une piste de terre!  La route s’arrête là ! On n’en peut plus ! Une voiture arrive sur le chemin, Alain l'arrête, le conducteur descend et nous explique très aimablement que la Ruta 12 est fermée pour cause de construction d'un barrage. De mieux en mieux... Misère!... Il téléphone même à un ami pour que nous en ayons la confirmation, puis  va jusqu’à nous dessiner un plan  de la Ruta 40 jusqu'à... Iglesia et redescente sur Calingasta par la 412, soit un détour de près de 350 km (et huit heures trente de trajet)!!! On a le moral dans les chaussettes, ça tourne au cauchemar. Il est désolé pour nous, nous saute au cou, puis repart. Heureusement qu'on ne croise que des gens aimables... 
 
Et de nouveau le Circunvalación, de nouveau la Ruta 40, Albardón, « petite rotonde à gauche », puis quelques dizaines de kilomètres plus loin, grande rotonde au milieu de nulle part. Là, choix cornélien: remonter au nord-ouest jusqu’à Iglesia ou tenter la route qui descend sur Calingasta en empruntant une partie de la Ruta 12? Oui, mais si c'est justement là qu'elle est coupée? Pourquoi l'Argentin qui vient de nous faire le plan ne nous a-t-il pas indiqué ce trajet nettement plus court? Calingasta ne se trouve qu'à 135 km. On attend donc qu'une voiture passe pour en avoir éventuellement la confirmation. Oui, sauf que personne ne passe... Enfin, un pick-up en vue, dont le conducteur nous confirme que l’on peut bien passer par là. Ouuuuuuf! L'horizon s'éclaircit subitement!
Mais il est quand même 16 h 30.
Barréal semble inatteignable..., les ombres s'allongent démesurément et je n'ose penser où on serait si on était passés par Iglesia!
 
Enfin, après une énième demande de direction à Barréal (il faut dire que rien, nulle part, n'est jamais indiqué), nous voici arrivés dans le saint des saints. La perfection se trouve ici, la posada de Los Patos.
 
Tout est magnifique, à l'intérieur (immenses salons et salle à manger, très hauts de plafond avec des meubles, des tapis, des poteries, de la vaisselle superbes) et à l'extérieur (murs type adobe, patio). L'accueil hyper chaleureux des propriétaires nous fait oublier les heures que nous venons de passer. La chambre est à la hauteur du reste, quant à la vue... nous ne pouvions rêver mieux. Nous sommes les seuls clients ce soir. Le repas, avec une table superbe, lumières tamisées, musique de fond (notamment du jazz), concocté par les propriétaires est excellent. Alain prend des humitas, mais qui n'ont rien à voir avec ce que nous avions mangé ailleurs, et moi des pastels con papas, un genre de hachis parmentier, les deux cuits au four dans des plats en terre. La cuisine ressemble à celle du campo La Paya, près de Cachi, cordon-bleu maison. Et les desserts...  notamment une mousse de fruits de la passion... hmmm... 
 
Le soir, dans le ciel vide et pur,  passent les plus beaux nuages qu'on ait jamais vus...
Le petit poisson volant...
  
                              Buenos Aires - Valparaiso
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