Punta Arenas et le seno Otway
Une dernière photo avant de partir, de ces cyprès si étonnants. Je me mets au milieu de l'avenue, entre deux vagues de voitures, je fais vite et le résultat est flou...
Finalement, nous trouvons que c'est bien cher payé pour un si long chemin et seulement quelques manchots de-ci de-là, faisant une bronzette sur la plage ou jouant à cache-cache avec nous.
Retour à Punta Arenas. La plaza de Armas, cet après-midi, a complètement changé d'atmosphère. On dirait le parc Montsouris (à Paris) après la sortie de l'école. La ville est très jeune, bourrée de lycéens et d'étudiants. Comme il n'y a pas de transports en commun, ils rentrent chez eux en empruntant les taxis qui se transforment pour l'occasion en « colectivos ».
Ce soir, nous retournons manger chez Jekus, sur l'avenida Libertador Bernardo O'Higgins, pour fêter mon anniversaire le 1er décembre (à ce moment-là nous serons en refuge à Torres del Paine). Je n'ai jamais mangé d'agneau aussi bon... En sortant, il fait un froid glacial malgré toutes nos couches de Damart, laine et polaires, pas loin de celui de Sept-Iles (dans le nord du Québec) au mois de février..., et nous ne mettons pas longtemps à remonter la rue José Menéndez jusqu'à l'hostal Joshiken, sur Armando Sanhueza.
J 9 - Mardi 30
Avant de partir pour Puerto Natales, nous retournons au bureau de change. L'argent file ici à vitesse grand V.
En passant sur le sentier de bois, un petite fleur mauve me tend les bras et je ne peux faire autrement que de me lancer dans la macro avec un grand angle. Pour cela je m'allonge par terre et lui colle l'objectif sous le nez.
Nous en voyons quelques-uns se dandiner à la queue leu leu, vraiment trop mignons, l'air d'avoir les bras dans le dos – si on peut dire... Ils s'enfoncent dans un terrier et... ressortent quelques mètres plus loin, toujours en file indienne. Ma frustration n'a pas de limite. Lorsque je mets l'œil au viseur, on dirait des crottes de mouche ! Le comble, c'est que j'ai emporté les jumelles de Paris spécialement pour eux et que nous les avons oubliées à Punta Arenas !! Nous mettons cela sur le compte de l'extrême fatigue dans laquelle nous étions avant de partir. Et le voyage n'a rien arrangé...
Je n'arrête pas de pester après l'objectif 17-85 mm qui a définitivement rendu l'âme, je ne peux même pas m'en servir en automatique et suis cantonnée au grand angulaire. Tout ce qu'il faut, en effet, pour photographier des manchots seulement visibles des miradors, ou presque.
Tandis que l'on se balade tranquillement, et alors que cinq minutes plus tôt il faisait chaud, une averse de neige se met à tomber. Ce sera comme ça tout au long de la journée, une alternance de ciel bleu, de neige, voire de ciel tout bleu et de gouttes d'eau dont on se demande à chaque fois d'où elles viennent et si ce ne sont pas des « pipis d'oiseaux » ;-).
Nous devions normalement aller à l'Isla Magdalena voir la colonie de manchots de Magellan, mais le passage sur le ferry a sérieusement refroidi Alain qui a généralement le mal de mer. Aujourd'hui, le vent est violent, le bateau devra affronter des creux de plusieurs mètres, et l'impression que le ferry allait se briser en deux lorsqu'il prenait les vagues par le travers lui a laissé un souvenir des plus agréables... Donc nous décidons de rester sur le plancher des vaches, ou plutôt des moutons, et d'aller au Seno Otway voir une autre petite colonie, à une heure de route. Passé l'embranchement pour l'aéroport, nous bifurquons sur la gauche et nous engageons sur une piste d'une quarantaine de kilomètres.
A douze kilomètres de l'arrivée, au milieu de nulle part, une cahute, une barrière et un jeune qui nous réclame 3000 pesos, car nous traversons une propriété privée – une espèce de droit de passage. Avec un tel raisonnement, les déplacements pourraient vite être une ruine, car les routes traversent toutes des propriétés. Arrivés à destination nous nous délestons de 10 000 pesos supplémentaires pour l'entrée de la pingüinera (ce qui fait au total une vingtaine d'euros).
Il pleut maintenant par intermittence. Nous prenons le sentier de bois de 1500 mètres de long à la recherche des manchots (les pingouins, eux, sont en Arctique).
J 7 - Dimanche 28 novembre (suite)
19 h 20. Le ferry est à l'heure. Nous sortons dans les premiers et trouvons assez rapidement l'hôtel Joshiken que nous avions repéré sur Internet mais où nous n'avions pas réservé car il fallait payer à l'avance. Jolie maison tout en bois clair, très propre, belle chambre ensoleillée (du moins par moments...) et salle de bains. Et en plus très bien placée, près de la plaza de Armas.
Punta Arenas est une ville étendue, aux maisons colorées, avec beaucoup d'arbres torturés par le vent, magnifiques, et très plaisante malgré ce que nous avions lu.
Le propriétaire nous indique plusieurs restaurants « tous très bons », où l'on sert du poisson frais. Nous allons à « Jekus », le cadre est superbe, tout en bois lui aussi, et nous nous régalons d'une cuisine très fine et d'une excellente bouteille de vin rouge chilien. Avec de nombreuses références de toute sorte aux Indiens disparus...
J 8 - Lundi 29
Ce matin, grand soleil mais le fond de l'air est plus que frais. Ici, en cette saison, les nuits sont courtes, le soleil se couchant aux alentours de 22 heures et se levant vers 5 heures. C'est d'ailleurs lui qui nous a réveillés. Après un bon petit déjeuner qui fera aussi repas de midi, nous partons nous balader du côté de la plaza de Armas. Dans le parc qui en occupe le centre, un bel office du tourisme et de nombreuses roulottes, qui sont des stands où l'on vend beaucoup de vêtements de laine et d'alpaga, très colorés.
Casa Azul del Arte, avenida Colón
Patagonie australe
El fin del mundo ou le Pays du vent