Noël à Ushuaia
L'estancia Harberton
De retour à Ushuaia
Ushuaia
Canal de Beagle
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Au final, belle balade, un peu longue et fatigante malgré tout à cause du kilométrage (160 km aller-retour).
Sur la route du retour...
L'estancia Harberton
Le gardien des lieux...
Le musée est lui aussi fermé... Dommage...
Squelettes de mammifères marins.
L’estancia est désertée, dirait-on. Tout est calme et silencieux, la lumière est très pure en cet après-midi de début d'été.
Le chemin qui mène chez les arrière-petits-Harberton longe un río près duquel se promène une famille oie, le père, la mère et les nombreux petits, peu craintifs. Nous restons longtemps à les observer. 
dressée vers le ciel une potence, menaçante…  C’est un lieu d’exécution, du bétail apparemment.
sur les barrières des peaux desséchées,
Il règne ici une atmosphère étrange… et l’odeur de la mort. Dans l’herbe couchée par le souffle du vent, des os blanchis,
Nous voici arrivés à l’entrée du chemin et là, surprise, un panneau indique que l’hacienda est fermée en ce jour de Noël… Bon, puisque nous ne comptions pas visiter la grange, la cuisine ou la buanderie, ça ne nous gêne finalement pas trop.
Oh! oh! On dirait bien... mais oui! une truite!! (Gérard alias Vilcanota)
On arrive près d'un camping, vraiment perdu celui-là! En face, sous les arbres...
Il n'y a qu'à regarder les arbres torturés pour imaginer la force du vent dans ces contrées désolées...
On voit parfois des clôtures de bois très décoratives, faites avec les gros nœuds que développent les arbres de l'espèce Nothofagus en réaction à un champignon très particulier, de petites boules jaunes appelées pan de Indio (Cyttaria hariotii). (J'en ai photographié notamment dans le parc Tierra del Fuego.)
On devine Puerto Williams sous la cuvette, sur la gauche de la photo
J 33 - Samedi 25 décembre
 

A 4 h 45 il faisait déjà grand jour, mais des nuages noirs et roses traînaient encore au-dessus de la baie.
Il semble que nous venons de sortir de table et nous n’avons absolument pas faim. Heureusement que nous avons décidé de reporter Noël au 26. A lieu exceptionnel, décision exceptionnelle…
La pluie s'est installée pour la matinée, il ne faut donc plus compter monter au glacier Marshall, aussi nous décidons de pousser jusqu'à l'estancia Harberton –  la plus ancienne de Terre de Feu, fondée en 1886 par Thomas Bridges –, à 85 km d'Ushuaia, dont les deux tiers en ripio. Il y a deux routes goudronnées pour sortir de la ville, une en bon état, le long de la côte, et une autre constellée de trous et de bosses, sur les hauteurs, celle que bien sûr nous prenons par inadvertance.
 
A environ 5 km d’Ushuaia, alors que j’échange quelques mots avec Gérard assis à côté de moi, nous sentons tout d’un coup que la Corsa est passée pile sur un énorme trou ! Nous avons fait près de 5800 km sans aucun problème excepté ceux du départ (l’éclat sur le pare-brise suivi de l’arrachage, en croisant un camion, d’une partie de caoutchouc à l’avant du capot, au-dessus du logo Chevrolet), nous n’avons même pas crevé une seule fois, et voilà qu’on dirait que la voiture s’est cassée en deux ! Nous nous arrêtons illico presto, inspectons les roues et ne voyons rien… Ouuuuuf !
La piste, ensuite, est  assez roulante et ses abords sont le rendez-vous de toute la ville en ce jour de Noël. D’immenses familles se pressent pour préparer les asados.
Nous avons laissé derrière nous le mauvais temps pour trouver un ciel en partie bleu et sec. Peu à peu les tentes se font moins nombreuses sous les grands arbres, pour disparaître complètement en face de Puerto Williams, village le plus austral du monde que nous apercevons au loin, noyé dans la brume de l’Isla Navarino. Ses 2000 habitants sont pour la plupart des militaires chiliens puisqu'il est en territoire chilien.
Notre nid douillet aux Cabañas del Beagle...
J 32 - Vendredi 24
 

Nuit délicieuse sous la couette toute douce et moelleuse…
Il fait beau et frais ce matin.
 
9 heures. Alejandro nous apporte un pain tout chaud qu'il vient de cuire et un petit pot de confiture maison, rhubarbe et citron, hmmm…
 
10 heures. Nous attendons le crabe royal. Le  temps passe et nous ne voyons rien venir.
 
10 h 30, heure à laquelle nous avons rendez-vous au camping de Françoise et Gérard. Alain a bien lu dans le Routard que les Argentins n'étaient pas les rois de la ponctualité, mais il me vient soudain un doute. La veille, le restaurateur, mêlant espagnol et anglais, m'a dit à « twenty-two hours », à quoi je lui ai répondu, « no, a las diez », comprenant que son anglais était très mauvais et qu'il risquait de confondre 10 heures et 22 heures, mais je n’ai pas précisé « a la mañana ». Un petit tour au-dessus, chez Alejandro, qui téléphone, et je ne m'étais pas trompée, il comptait nous livrer ce soir! Second rendez-vous est pris pour le quart d'heure qui suit. Je file au camping, nous revenons tous les trois, mais le livreur n'est toujours pas passé. Deux heures plus tard  non plus... Troisième rendez-vous, et cette fois c'est le bon, il arrive avec les précieuses centollas décortiquées, quatre beaux paquets sous vide.
 
L'après-midi s'écoule tranquillement au chaud, à parler voyage...
 

La soirée se passe bien, l'asado (barbecue composé de différentes viandes, poulet, agneau, saucisses), accompagné de salades, est copieux et délicieux.  La salle est en U et nous nous mettons dans le bas du U qui pour l’occasion est sur une estrade. Nous occupons une table entière, les Allemands sont dans une jambe du U et les autres nationalités dans l’autre. Entre les deux jambes de longues tables sur lesquelles sont posés les plats. Toute la soirée, nous verrons les Allemands se précipiter comme la misère sur le monde à chaque nouvel arrivage d’asado, à croire qu’ils n’avaient pas mangé pendant les quarante-huit heures précédentes en prévision du réveillon. Et comme nous discutons et prenons notre temps pour aller nous servir, à chaque fois les meilleurs morceaux sont partis.
Mais la moutarde commence à nous monter au nez… Un des amis de Gérard, Guy (pseudo VF : Thekaguy), se lève et va carrément chercher le plat entier qui vient d’arriver, ce qui nous régalera et fournira un sujet de conversation aux Allemands jusqu’à la fin de la soirée. « Französische » par-ci, « Französische » par-là, etc.
 
La nuit ne tombe complètement qu'à minuit, ou plutôt il n'y a plus un seul rayon de soleil qui traîne à cette heure-là, mais le ciel reste bleu clair entre les nuages sombres. Nous avons tous trop mangé et nous décidons de décaler Noël d'une journée et de reporter au 26 le repas de crabe royal et d'agneau de la steppe acheté dans la meilleure carniceria (boucherie), d'après Alejandro.
Erigeron myosotis
J 31 - Jeudi 23 décembre
 


Avant de partir pour un des trois campings d'Ushuaia où l'on suppose que peuvent être Françoise et Gérard, je regarde à tout hasard les mails et je lis qu'ils viennent eux aussi tout juste d'arriver et qu'ils seront « chez nous » d'ici une demi-heure, le temps de prendre l'adresse dans un locutorío et d'envoyer quelques mails! Ce qui signifie que nous nous sommes suivis de près pendant plusieurs jours sur environ 800 km. Contrairement à nous, ils ont eu des heures d'attente à chaque frontière, en raison de leur 4 x 4 avec cellule immatriculé en France. La fouille est systématique pour eux, alors que nous n'avons eu à en subir que deux. Ils ont en plus droit à tous les contrôles sanitaires qui s'égrènent le long des routes et qui, heureusement, ne concernent pas les voitures !
Nous commandons, pour demain soir, du crabe royal à une connaissance d'Alejandro qui est un ancien pêcheur et qui connaît les meilleures adresses. Il doit nous être livré demain matin à 10 heures. Tout s'est passé au téléphone, ce qui n'est pas évident...
 
Nous les accompagnons au camping où se trouvent déjà d'autres Français, et le propriétaire  en profite pour nous inviter à un repas de réveillon qu'il donne demain soir. Changement de programme, donc, nous fêterons Noël aux cabañas le 25 à midi.
          Patagonie australe
El fin del mundo ou le Pays du vent