Tolar Grande, aux maisons basses et aux rues larges et de terre battue, est dans un site magnifique, à 3500 mètres d'altitude.
Lorenzo passe de maison en maison puis nous amène à la Casa rosa, à un angle du village face aux collines ocre. Deux chambres, une avec un lit matrimonial, l'autre avec deux lits twin, un petit salon salle à manger cuisine, une salle de bains, c'est neuf et très propre.
Le paysage devient totalement différent de ce que nous avons vu jusque-là, tout de sel et d'argile mêlés, de cônes ocre rouge aux profondes stries verticales, plantés dans le sable clair.
dans la montée de sable profond aux multiples virages . Ailleurs c'est la roche qui n'aurait pas permis le passage.
Les heures passent, Lorenzo conduit très bien, toujours prudemment. Le pick-up s'essouffle un peu dans les montées, le regard, lui, s'absorbe et se perd à l'horizon de cette ancienne mer qui a laissé derrière elle tant de merveilles.
Les couleurs changent constamment.
Aux abords du salar de Pocitos, dans le village du même nom, un arrêt aux baños, puis nous reprenons la piste. Les photos en roulant ne sont pas faciles à prendre, comme sur la piste de la Laguna Brava, car je ne peux quand même pas demander à Lorenzo de s'arrêter tous les cent mètres ;-)
Du haut du chemin de croix qui domine Tolar la vue s'étend, vers l'ouest et le sud, sur le moutonnement infini des anciens fonds marins, cuivrés dans le jour qui tombe. Pas un bruit, pas un mouvement au sol ou dans le ciel...
Nous repassons à Abra de Alto Chorillos, un col à 4560 m, où se trouve une apacheta, monticule de pierre et de différentes offrandes, entre autres des bouteilles vides. Les pierres sont apportées spécialement pour ces lieux de culte, très importants pour les habitants de la Puna. Elles peuvent signaler le point le plus haut d'un chemin, un changement de lieu ou un nouvel horizon. Ou être élevées au mois d'août, en offrande à la Pachamama (la Terre-Mère).
Avant de rejoindre sa famille, Lorenzo nous a donné rendez-vous à huit heures pour le repas du soir à la cantina, alors que le lendemain, pour le petit déjeuner et le repas de midi, ce sera au au Parador Llullaillaco.
Au loin on aperçoit le volcan Llullaillaco.
Le rendez-vous avec l'agence Tourisme responsable (One Rom Travel) est fixé entre 13 h 30 et 14 heures au restaurant Inka Huaysi. Un repérage des lieux, un tour dans San Antonio, ville minière entièrement autochtone, et nous allons patienter dans les canapés de l'hôtel.
Mardi 13 novembre
La nuit a été coupée par une longue insomnie, comme chaque fois que je dors au-dessus de 3500 m.
Petit déjeuner frugal, ou basique, au choix: thé, quelques toast grillés et confiture de pêche (sans beurre), point.
« Ni tout à fait la même ni tout à fait une autre... »
Je peux me rendre compte que la piste est en de nombreux endroits inaccessible aux berlines, par exemple en quittant le Desierto del Diablo (est-ce une idée ou Lorenzo accélère-t-il en le traversant?)– ainsi nommé parce que, paraît-il, on peut apercevoir, certaines nuits, une silhouette rôder –,
Et même ici, le sphinx veille...
Le village compte une école qui va jusqu'au collège, un hôpital, une association franco-argentine des Indiens de la puna, une « gare » qui n'en finit pas... Au-dessus, le bleu du ciel, immense.
L'ancien village est né de la gangue d'argile et de sel, il reste quelques maisons, au regard désormais vide...
Nous dînons en compagnie d'un couple de Français, aperçu à la petite agence locale de San Antonio de los Cobres, et d'une jeune Argentine. Eux dorment ici, en fait chez Lorenzo, qui loue une pièce avec des lits superposés. Peut-être est-ce sa femme qui s'occupe de la cantina.
Peu après, deux habitants de Tolar viennent eux aussi prendre leur repas.
Buenos Aires - Valparaiso
Des Chutes d'Iguazu au cœur des Andes, de la côte chilienne à l'Atacama