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Jeudi 25
Ciel tout bleu. Ça change du Nord-Est où c'est la saison des pluies.
Petit déjeuner toujours aussi excellent et copieux, puis prise de la voiture à NOA, tout près de la place 9 de Julio. C'est une Chevrolet Agile, avec une garde au sol importante mais un coffre minuscule. Je sens que nous allons avoir des problèmes pour y mettre nos bagages...
Finalement, ça rentre de justesse, mais ça rentre.
Nous entamons la descente de plusieurs jours vers l'Aconcagua et traversons la quebrada de las Conchas entre 13 et 14 heures, soit au plus mauvais moment pour la lumière. Heureusement, je l'ai amplement photographiée l'an dernier.
A dix-huit heures, nous filons à l'agence One Rom Travel, au coin de Cordoba et de Buenos Aires, pour l’ouverture. Nous avons réservé pour aller à Tolar Grande du 13 au 15 novembre à partir de San Antonio de los Cobres. Nous essayons de pousser la porte en verre mais... elle est « verrouillée » avec une corde!
Nous allons rester un bon moment à parler avec Margarita, une femme d'un certain âge avec qui j'ai été en contact par mail, très aimable elle aussi, si bien que de retour à la place 9 de Julio, le MAAM (Museo de Arqueología de Alta Montaña), où sont entre autres exposées les momies d'enfants retrouvées sur les pentes du volcan Llullaillaco et remarquablement conservées, est en train de fermer... Le soir nous mangeons à Doña Salta. Il n’y a pas de humitas, dommage, c’est paraît-il trop tôt dans la saison.
A la Vaca tranquila, Anne nous accueille avec le sourire, mais Alain ne nous reconnaît pas. Je crois tout d'abord qu'il plaisante car nous avons longuement discuté avec lui l'an passé. Mais non... il n'est paraît-il pas du tout physionomiste. En effet!
Vendredi 26
Temps superbe aujourd'hui encore. Route pour Belén, toujours par la Ruta 40.
Passé Quilmes, après l’embranchement d’Amaicha del Valle, les villages, tous importants, s'étiiiirent, s'enchaînent, sans jamais aucune indication de direction.
A un croisement de rues, nous prenons un pépé en stop qui va à Santa Maria. Il monte à l’arrière et s’installe au milieu, solidement agrippé des deux mains aux sièges avant. Il m’annonce chaque virage et même la moindre courbe où il faut ralentir – il y a toujours eu un accident, voire plusieurs, qui se sont produits à tel et tel endroit –, et en passant dans une « zona de badenes » (zone de gués bétonnés, les flash floods américains, presque tous à sec en cette saison) m’indique chacun d'eux, puis finit par se calmer et déclare que « la señora conduit muy bien, contrairement aux autres femmes » :-).
Samedi 27
Petit déjeuner « américain », c'est-à-dire buffet avec jus de fruits, salade de fruits frais, pain, jambon, fromage, gâteau, beurre et confiture maison. Pas extraordinaire mais pas mal non plus.
A San Blas de los Sauces, contrôle sanitaire. Et là, fidèles à nous-mêmes, quand on nous demande si on a des fruits ou des légumes, au lieu de répondre « non », comme tout le monde, on dit « oui » et on sort deux poires, une pomme, trois tomates et deux avocats... Pour les tomates, pas de problème, on se demande bien pourquoi. Le reste, soit on le laisse, soit on le mange sur place. Et nous voilà au bord de la route, à boulotter sur un coin de table nos poires vertes et notre pomme farineuse, tandis que les voitures passent sans aucune vérification. Du coup, on remet discrètement les avocats dans le sac des tomates, ni vu ni connu, et on reprend la route.
Après Chilecito, la route devient piste, et pas n'importe laquelle. Rouge, carmin, type bentonite, étroite, voire très étroite, avec des virages serrés et vertigineuse par endroits, la Cuesta de Miranda est magnifique!
Il est souvent impossible de croiser quoi que ce soit, d'autant que... mais oui, le bas-côté s'effondre dans le ravin!
On imagine qu'il ne passe personne là-dessus eh bien on se trompe, pendant un arrêt photo, j'aperçois un car qui arrive derrière nous à un kilomètre environ!
Ah, on l'avait oubliée, elle, la Chevrolet Agil, qui nous mènera partout sans problème!
Des centaines de conures de Patagonie (des perruches) se sont installées dans cet endroit magnifique et on les comprend. Elles nichent dans une falaise à trous, poussent des cris perçants, vont et viennent avec entrain, avec elles ça déménage!! Elles traversent le ciel en un éclair, il n'est pas question de traîner en route, reviennent aussi sec, repartent... On ne se lasse pas de les observer...
Plus loin, la piste s'élargit, heureusement, car ce sont des camions de travaux que l'on croise maintenant... Il faudra nous expliquer comment tout ce monde fait pour arriver à bon port.
Chilecito, encore un village que je croyais petit et qui n'en finit pas.
Il est 13 heures, il fait chaud, très chaud, et tous les coins de rue ou presque sont occupés par des barbecues sur lesquels rôtissent des « pochos », autrement dit des « pollos » (poulets). Les empanadas ne sont pas en reste, frites en général, accompagnées de… frites. Il y a la queue un peu partout, les gens achètent tous un poulet entier, 24 empanadas et des frites bien grasses. Par contre rien n'est salé, on l'avait déjà remarqué, sans doute parce qu'un bon nombre d'Argentins sont au régime sans sel à défaut d'être au régime sans viande.
Nous faisons la queue pour avoir nos empanadas, mais en plus petite quantité, et nos frites sans sel que nous mangeons dans la voiture garée le long d’un trottoir. Evidemment, ça manque de… sel!
Dans les hauteurs de l'amphithéâtre, les conures profitent de la moindre anfractuosité pour roucouler (il paraît que l'acoustique y est exceptionnelle...) ;-)
Plutôt étonnant de voir un tel panneau dans la province de La Rioja...
Villa Unión, cabañas « Haras San José ».
Déception totale. On croyait arriver dans un lieu enchanteur... Le « dueño », un jeune très sympathique prénommé José-Luis, qui n'est propriétaire des lieux que depuis vingt jours, démarchait les voitures qui arrivaient de la Ruta 40 sur la Ruta 76, au contrôle de police... Nous on avait réservé depuis des mois.
Il est vraiment très aimable, ne sait pas quoi faire pour nous être agréable, mais être à la tête d'un petit complexe hôtelier ne s'improvise pas. Sa famille et ses copains ont pris possession des lieux, de la piscine en passant par les tables et chaises devant l'ancien restaurant/bodega.
A l'intérieur, des toiles d'araignées décorent l'angle des fenêtres et les coins des pièces, il y a même une araignée de taille, foudroyée en plein saut à l’élastique sous le lavabo. Oups!... L'évier est cracra, il n'y a pas de couverts, la table en métal de 50 x 50 cm ne tient pas en place, c'est une table pour conures ;-), à peine on la touche que hop! elle fait un demi-tour! Les murs sont violine et rose foncé, brut de décoffrage, bref, on trouve l'ensemble tout à fait cafardeux, et pour 300 pesos la nuit.
Maintenant, pour ceux qui ne s'arrêtent pas au décor et ne sont pas très regardants sur la propreté (mais les draps étaient propres), José-Luis et sa femme sont vraiment charmants.
Un passage à l'agence Runacay de Villa Unión pour aller à la laguna Brava demain, 350 pesos par personne pour la journée de neuf heures, mais sans repas, et on rentre au bercail.
Mercredi 24 octobre 2012
Nous quittons à regret le Jardin secret de John Fernandes, où nous nous sommes sentis si bien.
L'avion a trois quarts d'heure de retard, normal, c'est l'Argentine... Deux heures plus tard, nous atterrissons à Salta.
Plusieurs chauffeurs de taxi attendent à la sortie, brandissant des feuilles où sont écrits différents noms, dont le nôtre, puisque l'Antiguo Convento nous en a réservé un… Ils se repassent les clients suivant des critères que nous ne saisissons pas très bien...
Celui qui nous prend en charge a une voiture qui en a vu de toutes les couleurs. D'ailleurs, il n'ouvre pas son coffre pour y mettre les bagages – sans doute a-t-il la bouteille de gaz qui lui sert de carburant à l’intérieur – mais installe la valise sur le siège à côté de lui et le sac de voyage par-dessus. Le reste est sur nos genoux. Et nous voilà partis!
Nous nous rendons compte trop tard que les vitres avant sont complètement baissées et donc qu'il suffira d'un coup de volant un peu brusque à gauche pour que le sac se retrouve sur le trottoir. Alain essaie discrètement de limiter la casse… Heureusement, le chauffeur conduit lentement et nous mène pour 50 pesos propina (pourboire) comprise à l'Antiguo Convento, où nous retrouvons Carlos, Gonzalo, Nicolás, Ángel et les autres, qui ont l'air ravis de nous revoir. Ils sont tous d'une amabilité totalement naturelle, jamais forcée, et c'est ça que nous aimons aussi en plus du décor particulièrement soigné.
A partir de Punta de Balasto, lignes droites à l'infini au milieu d'une immense vallée plate comme la main, cernée des deux côtés par des montagnes copie conforme de leurs cousines expatriées au Nevada. J'avais lu que la route était sans intérêt, mais elle est pourtant belle, nous aimons ce type de paysage qui nous rappelle l'Ouest américain et où nous ne rencontrons pas âme qui vive. La ruta 40 devient ripio sur 36 km. Aux deux tiers nous traversons Hualfín.
Belén. Est-ce l'Asie ou l'Argentine? Des dizaines de deux-roues, presque toujours des motos de 125 cm3, avec jusqu'à quatre personnes dessus, sillonnent la petite ville et font le tour de la place encore et encore... Il fait chaud, le ciel est uniformément bleu.
L'hôtel-musée Belén est moyen. On demande à voir la chambre, la femme qui est à l'accueil nous dit, avec un brin d’impatience dans la voix, que c'est tout neuf, qu’il est inutile de visiter. Bon, admettons, aujourd'hui nous allons être de bonne composition et lui faire confiance.
En fait l’étage est en réfection, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Le prix annoncé est de 320 pesos, alors que je m'apercevrai plus tard que les Argentins qui arrivent après nous payent 290 pesos pour la même chambre matrimoniale. Inutile de râler pour 30 pesos, mais c'est agaçant...
Buenos Aires - Valparaiso
Des Chutes d'Iguazu au cœur des Andes, de la côte chilienne à l'Atacama