San Pedro de Atacama
Tocoano, Laguna Chaxa et Quebrada de Jerez 
 
Le clocher de l'église, séparé comme souvent du corps principal, se dresse dans une blancheur éblouissante contre le ciel bleu.
Derrière lui, à droite, de l’autre côté de la rue, l’église et sa charpente en bois de cardones (cactus). Du couvent mitoyen s’échappe par moments la silhouette pressée d’une religieuse.
Madonna (ou La Madonna? ;-) observe la scène, placide...
La piste menant à la laguna Chaxa ne pose aucun problème. A l'entrée, nous nous délestons de 2500 pesos par personne.
Le soleil tape, le ciel est toujours d'un bleu sans nuages. Les flamants, accompagnés d’une multitude de bécasseaux de Baird et de milliers de moucherons, pataugent dans l'eau avec délicatesse et s'envolent parfois avec une grâce inouïe.
Flamant des Andes (Phoenicopterus andinus)
Flamant du Chili (Phoenicopterus chilensis)
Bécasseaux de Baird
Réflexion du Licancabur, à droite, dans la laguna Chaxa.
Bécasseau de Baird (ce ne sont pas des taches, sur la photo, mais des moucherons...).
Je perds mes lunettes de soleil mais en revenant sur mes pas, ouf, je les retrouve au pied d'un rocher... Nous repartons en passant par les miradors qui surplombent la quebrada.
Dans la profondeur de la faille poussent toutes sortes d'arbres fruitiers dans de petits jardins bordés par des canaux d'irrigation, au milieu d'un enchevêtrement de verdure dominé par les peupliers d'Italie. Un ruisseau coule au milieu, il fait bon, l'eau est fraîche et le sable très doux lorsque nous nous déchaussons pour en suivre le cours.
Accueil
Plus tard je lui fais remarquer qu’aux jumelles on voit aussi très bien, surtout la Lune,  et qu’une infinité d’étoiles surgissent du ciel dès qu’on a les yeux rivés sur les oculaires. (J’espère qu’il ne vient pas de le découvrir, parce que, ensuite, à la fin du tour, lorsque nous rentrons boire une tisane offerte par la maison, il remarque: « Je ne sais plus qui disait qu’on voit aussi très bien à la jumelle. » ;-)
Je lui parle d’ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array), et là…, un ange passe, ce n’est pas ce qu’il fallait évoquer. Concurrence, probablement. ALMA est « l'observatoire astronomique au sol le plus complexe de l'humanité […] et a officiellement ouvert ses portes aux astronomes ». Oui, mais pas à lui, qui s’occupe essentiellement des tours astronomiques.
Cette photo et les suivantes ont été prises par Alain Maury avec mon Canon EOS 600D, plus objectif Canon 15-85 mm f/3.5-5.6.
San Pedro de Atacama
La vallée de la Lune
Au niveau de Toconao, nous prenons deux Indiens atacaméniens qui font du stop, ravis et très sympa, Jesus et Cruz, ils rient tout le temps et l'un d'eux se met à chanter La Marseillaise quand ils apprennent que nous sommes français. Normalement nous devions nous arrêter 6 kilomètres avant San Pedro, à l'Atacama Lodge, mais nous les amenons jusqu'au village.
 
Dîner au lodge de pommes de terre sautées aux oignons.
 

Ce soir, nous avons réservé tous les quatre (depuis la France), le « tour astronomique » d’Alain Maury – que nous n’avons toujours pas vu, non plus que sa femme. Un bus passe prendre les gens à San Pedro, mais nous avons l’avantage d’être sur place. Aucune information provenant du staff des étoiles ;-), ni heure, ni endroit précis, mais nous pensons que ça doit débuter à 21 heures.
La nuit est maintenant complètement tombée. Dehors, nous apercevons une petite loupiote. C’est un couple qui est arrivé directement en voiture de San Pedro et qui s’est égaré du côté de nos lodges. Armés de deux lampes de poche, nous partons donc tous les six dans la nuit noire de noire, en direction des lumières que l’on aperçoit à une centaine de mètres. Mais le chemin n’est pas balisé et il n’est pas facile d’éviter la végétation, piquante ou non…
A l’intérieur, une lumière diffuse met tout de suite dans l’ambiance. Nous nous asseyons dans la pénombre et attendons les passagers du premier bus de la soirée (il y a trois tours qui se succèdent jusqu’au milieu de la nuit)… Une porte s’ouvre, la femme d’Alain Maury vient nous voir et nous demande, sans un sourire, sur un ton désagréable, si nous avons payé le tour. Non, pas encore, nous pensions le payer en même temps que le logement, le dernier jour. Visage fermé, hostile, elle nous dit que non, nous demande de quelle façon on paiera – en espèces –, et attend qu’on ait tout réglé le lendemain matin dernier délai! Silence glacial de notre part. Ça commence bien…
 
Tout le monde est maintenant arrivé et installé pour le speech d’Alain Maury qui nous ignore toujours superbement alors que nous avons réservé chez lui deux lodges pour six nuits. Pendant une bonne demi-heure il parle, distribue des bons points pour ceux qui répondent correctement à ses questions (pour notre part, nous nous taisons, ayant horreur de ce genre d’infantilisation), répète probablement pour la énième fois des blagues ni drôles ni fines, style café du Commerce, explique comment draguer sous les étoiles, assassine ces crétins de Grecs qui racontaient n’importe quoi, sans oublier, bien sûr, l'incontournable « DSK »... Ça a mal commencé mais ça ne s’arrange pas…
 
Le temps est venu de sortir, des couvertures et des parkas sont à disposition car la température a très largement chuté. La nuit est magnifique, sombre et habitée d’une myriade d’étoiles. Les huit télescopes sont là, nous allons de l’un à l’autre, ma foi très déçus de ce qu’on voit ou plutôt ne voit pas. Alain Maury continue ses blagues qui tombent dans le vide et s’agace à un moment où je suis proche de lui : Mais qu’est-ce qu’ils ont tous, ce soir ? Qu’est-ce qu’ils sont mous, alors ! Ils dorment ou quoi ?
Rien de tel pour plomber l’atmosphère…
  
Pluvier de la Puna (Charadrius alticola). Merci à Philippe Wolfer (http://www.oiseaux-argentine.com/). J'avais pris ce pluvier de la Puna pour un pluvier à tête rousse.
Lagunes Miscanti et Miñiques
Cartes en cours de chargement, merci de patienter.
En attendant, vous pouvez visualiser la suite de la page...
Lundi 24
 
Aujourd'hui encore, Val et Guy sont partis de bonne heure tandis que nous prenons le temps des vacances. Alors qu’aux Etats-Unis nous sommes prêts très tôt, ici quelque chose nous freine… Un plus grand surmenage à cette époque de l'année, sans doute...
Au programme de la journée: le village de Toconao puis la laguna Chaxa et ses flamants roses, l'oasis de la quebrada de Jerez et, si nous avons le temps, la laguna Cejas.
J'ai demandé à Raul, l'employé atacaménien qui, avec sa femme, Soledad, s'occupe des lodges, quelles étaient les pistes praticables avec une berline, en lui montrant notre planning. Il en a barré un certain nombre... Ils ont l'air de vivre là avec leurs deux enfants, dans un grand hangar en parpaings, au toit de tôle, mais je n'en suis pas certaine, du moins je me dis qu'avec l'argent que rapportent par nuit les trois tours astronomiques (15 000 pesos par personne, 25 personnes maximum par tour), je leur ferais construire un superbe lodge à eux aussi...
 
Toconao est à une quarantaine de kilomètres au sud-est de San Pedro, par la route 23 qui file tout droit au cœur de l'immense salar gris cendre d’Atacama.
Pique-nique sur la petite place ombragée du village de Toconao, visitée par deux lamas, prénommés Madonna et La Madonna ;-), dont l'un a probablement de sérieux problèmes dentaires si l'on en juge par l'enthousiasme avec lequel il s'attaque à la barre en métal de la clôture...
Le tour suivant, animé par sa femme et donc en espagnol, est en train de se dérouler sur les premiers télescopes. Pour nous ça se termine. Voyant que j’ai un reflex, Alain Maury propose de nous faire quelques photos et Guy lui passe le pied. J'en profite pour lui dire que sa femme nous a demandé de payer expressément le lendemain matin alors qu'on réglera en espèces – donc tout bénéfice pour eux. Un peu gêné, il explique qu'à ce moment-là, si ce n'est pas par carte bancaire, il n'y a plus de problème – ce qui ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd.  Cette petite séance photo sera finalement le meilleur moment de la soirée, avec le rayon laser qui traversait le ciel pour pointer Jupiter ou ses voisines.
En conclusion, je conseille quand même à chacun d'y aller pour se faire sa propre idée.
  
  
  Nord-Ouest argentin et Nord chilien
D'un océan à l'autre en traversant les Andes