Les réservations se font à la Residencial Marcial, qui rouvre à 15 heures. En attendant, nous allons prendre un excellent chocolat dans un café tenu par un grand Brésilien très aimable, qui est ravi de voir des Français, à côté du syndicat d'initiative, au bord du lac. Très bon moment, dans une atmosphère calme – nous sommes les seuls clients –, sur un fond de samba. Il y a même la WiFi et nous en profitons.
De retour chez Marcial, nous apprenons, tuile des tuiles, qu'il n'y a aucune place disponible pour la voiture avant le 23 décembre, jour de notre arrivée prévue à Ushuaia à 1800 kilomètres d'ici! Nous voilà coincés au Chili! Nous demandons à l'homme qui fait les réservations si la piste d'une bonne centaine de kilomètres qui passe par la montagne, marquée sur la carte d'un seul trait vert (c'est-à-dire moins bonne que la Carretera Austral, verte doublée de blanc) avec à son sommet un passage en jaune, donc franchement pas bon, est faisable avec une Corsa. Il ne veut pas s'engager et nous répond d'aller demander l'avis des carabineros.
Dans la petite cahute, un homme et une femme. Ils nous regardent entrer d'un œil morne. Nous leur posons la question, ils commencent par rire, puis font la grimace et nous déconseillent fortement de passer le col avec une petite voiture, un 4 x 4 d'après eux étant indispensable. Ils ont une solution: faire tout le tour du lac General Carrera, ce que nous venons justement de faire depuis plusieurs jours... Le moral est en berne.
Pourtant lorsqu'ils apprennent par où nous sommes passés et que nous avons derrière nous 1500 kilomètres de ripio, dont une grande partie mauvaise, voire très mauvaise, ils changent d'avis et pensent que, oui..., après tout..., c'est jouable.
Quant à l'idée d'Alain, passer par les pistes du nord à partir de Coihaique, ce serait des centaines de kilomètres supplémentaires et nous l'abandonnons définitivement.
Nous décidons de tenter la montagne samedi et en attendant filons sur Coihaique, à 116 kilomètres de là.