Tortel n'a pas le téléphone mais la radio. Régulièrement on entend des messages passés depuis l'autre bout du village. L'électricité, elle, est capricieuse; il n'y en avait pas depuis ce matin, paraît-il, mais elle est revenue vers les 18 heures.
La « señora » est rentrée de la bibliothèque, où elle avait été consulter Internet, et a mis un premier chauffage au gaz en route, puis elle s'est occupée de rallumer le poêle à bois. Elle prépare maintenant le repas (6 000 pesos par personne, soit près de 10 €, pas de pain, pas de boisson...): salade de coquillages, et saumon puisque Alain ne mange pas de viande. Il y a un couple de Chiliens, la trentaine, peu causant, arrivé en fin d'après-midi qui dînera aussi ici.
20 heures. Le repas est prêt. La salade de coquillages (grosses moules et churros) me dégoûte pas mal; pas les moules, mais les churros, qui sont de gros machins tarabiscotés hyper caoutchouteux, avec une grosse poche marron... Je rajoute de l'huile, du citron, du sel…, du citron, du sel, de l’huile, je mâche et remâche ça comme du chewing-gum. Un passe, puis deux, puis trois et Alain me sauve du désastre en finissant mon assiette! Les Chiliens, eux, plus prudents, n'en ont pas pris.
Le saumon est bien meilleur, vraiment délicieux même, accompagné d'un peu de purée et d'une salade. Bon, mais quand on pense qu'on est au fin fond du Chili, ce n'est vraiment pas donné!