Françoise et Gérard partent faire quelques courses dans Ushuaia et cette fois rentreront en taxi au camping. Nous, nous filons allumer un bon feu dans notre nid douillet…
Nous sommes contents de rentrer au chaud dans le bateau, ou du moins à l'abri du vent. Il pleut sur la baie d'Ushuaia, mais le soleil se montrera peut-être avant notre arrivée au port, puisque ici le temps change de quart d'heure en quart d'heure. Il n'y a que le vent qui soit d'une constance sans faille.
Au milieu du séneçon de Magellan, une croix de fer rouillée...
Le sentier, bordé de graminées et d'azorellas, redescend vers la mer et le bateau.
... pour rejoindre « son rocher ». Il est étonnant de voir à quel point il est parfaitement camouflé à cet endroit précis.
Après avoir assez posé pour la galerie, il prend son élan...
... et me voilà transformé en caracara punk, style gorfou sauteur!
Un petit brushing vite fait...
Il est assez stoïque. On ne sait pas si c’est lui qui nous observe ou l’inverse, et il a l’air plutôt moins furibard que l’ensemble de ses congénères. Je le trouve magnifique avec ses plumes striées marron et blanc et la cire de son bec orangée. Comme le milan c’est un charognard, comme le corbeau c’est un pilleur de nids, et s’attaquer à plus jeune que lui ne lui fait pas peur, non plus que d’achever un animal blessé...
Un peu plus loin, qui retrouve-t-on au bord du sentier ? Le caracara !
Au bout d’un moment, comme elle ne bouge pas d’une plume, la guide décide de passer et elle prend ses jambes à son cou (l’ouette, pas la guide…).
La guide entraîne tout le monde à sa suite par un minuscule sentier, mais si personne ne met jamais les pieds sur cet îlot, qui a bien pu le tracer ? Hmm…
En tout cas pas cette ouette de Magellan mâle (Chloephaga picta) qui a établi ses quartiers en plein milieu. Nous l’observons comme si c’était la poule aux œufs d’or, dans un silence total.
Mais pour l'instant il n'est pas disposé à servir de modèle plus longtemps, et il prend son envol.
J’aperçois deux personnes qui apparemment ont repéré quelque chose… je m’approche, c’est un caracara huppé (Polyborus plancus), ce petit aigle – d’une envergure de 1,20 m – qu’on avait déjà aperçu près du Fitz Roy, quand je n’avais que le grand angulaire. Je compte bien rattraper le temps perdu au milieu du canal de Beagle…
La vue est belle de tous les côtés...
Chauras (Gaultheria mucronata ou Pernettyia mucronata)
J 35 - Lundi 27 décembre (suite)
Retrouver le plancher des guanacos est plutôt agréable. La guide part devant et comme un seul homme tout le monde lui emboîte le pas, sauf les quelques irréductibles peu habitués aux déplacements en groupe, qui hument l’air, observent les fleurs à droite et à gauche du sentier, jaunes ou blanches, suivent à la jumelle les oiseaux dans le ciel. Mais déjà la guide nous appelle… Pleins de bonnes intentions, nous rejoignons la petite file, et aussitôt nous faisons distancer ! Trop de choses à voir, à l’œil nu ou dans le viseur de l’appareil. Seulement, le 70-200 si à son aise pour capturer les cormorans et otaries a un peu plus de mal quand il s’agit de faire de la macro.
Ushuaia
Le caracara du canal de Beagle
Patagonie australe
El fin del mundo ou le Pays du vent